Beit Michael
« Du marqué au marqueur »


À propos des prisonniers palestiniens marqués au bras
par l' armée israélienne, et de l'occupation de leur pays,
Beit Michael écrit le jeudi 21 mars 2002, que de 1942 à 2002,
le peuple juif est passé:
« …en soixante courtes années - de marqué et numéroté, à marquant et numérotant.

En soixante ans - d'enfermé dans des ghettos à enfermant.

En soixante ans - de dépossédé à dépossesseur.

En soixante ans - de celui qui défile en colonne, les mains en l'air, à celui qui fait défiler en colonne, les mains en l'air.

En soixante ans - d'humilié et de discriminé sur la base de sa religion et de son origine à celui qui humilie et discrimine sur la base de la religion et de l'origine.

En soixante ans, d'écrasé au nom d'un nationalisme cruel, à celui qui écrase au nom d'un nationalisme cruel.

En soixante ans - de victime d'une abjecte politique de déportation, au soutien de plus en plus enthousiaste d'une abjecte politique de déportation.

En tout et pour tout, 60 ans. Et nous n'avons rien appris. Rien intériorisé. Nous avons tout oublié. »

Il semble que la principale leçon de cette amnésie morale est en fait une grande et très claire leçon d'humanisme.

La preuve éclatante que tous les êtres humains sont égaux. Que le virus du racisme et du chauvinisme couve au cœur de chaque nation. Qu'aucun peuple n'est immunisé, et que dans des circonstances adéquates, ces spores se réveillent, lèvent la tête et commencent à s'attaquer au tissu moral et humain.

C'est valable pour tous les peuples, y compris le peuple juif. Celui qui était persuadé qu'il est le joyau des peuples, l'élu de Dieu, la lumière des nations, a lui aussi été touché par la maladie.

Enfin ! Nous ne sommes plus un peuple différent et bizarre, pâle de visage et au regard plein de sagesse. Nos soldats sont brutaux comme tous les soldats du monde. Nous ne sommes plus un peuple différent, mais enfin redevenu comme celui de toutes les autres nations. Et tout cela en soixante courtes années. N'est-ce pas une nouvelle optimiste ?

(*) Beit Michael, juif pratiquant est un journaliste du grand quotidien du soir Yediot Aharnot.

Paix Palestine-Israel
 
Quand pourront-ils nous montrer leur visage et nous sourire impunément ?

L'Appel de Bourron-Marlotte


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